Archives pour la catégorie Poésie
Textes de Raymond Devos….
Toutes sortes de choses que Jules aime…
Jules aime dire son amour à la Brique.
Jules aime faire le glaçon dans un verre de pétillonade.
Jules aime dormir à côté d’une tortue,
Boire du jus de Popotapomélos,
Construire des murs, des portes, des ponts, avec d’autres zertes.
Il aime aussi faire des numéros d’équilibre difficiles avec Pitt et Gore.
Et, surtout , il aime offrir des bouquets de fleurs à la Brique
Parfois, il aime qu’on lui fasse un peu peur.
Jules aime aller voir dans le nid du Couv-Touïour, si par hasard,
Il n’y a pas un pauvre Zerte en train de se faire couver.
La nuit, il aime regarder la course des étoiles dans le ciel.
Et, plus encore,
Offrir un Popotapomélos à la Brique.
Jules aime être très courageux et faire des farces au Martabaff.
Il se laisse poursuivre jusqu’à un mur de Zertes…
Et regarde le Martabaff s’écraser. Si le « Splatch !! » est bien étalé sur le mur,
Jules à gagné, et un autre Zertes ira faire le courageux.
Jules aime donner à manger aux Carpoizelles
Sur une branche de Tourneciel bleu.
Et, encore plus surtout, il aime
Offrir des saucisses à la Brique.
Claude PONTI (extrait de « Sur l’île des Zertes »)
Octosyllabes
La neige est blanche, mes amis ,
Blanche comme la blanche hermine,
Comme la fleur de farine
Comme le lait, comme le riz.
La neige couvre le pays
De ses corolles impalpables,
De ses fourrures, de ses sables,
De ses bleuâtres coloris.
La neige déverse sans bruit
Sur les maisons de mon village,
Sur les arbres du paysage
Mille millions de confettis.
La neige efface le décor
Avec ses fragiles dentelles.
Quand le soleil luira sur elle ,
La plaine s’habillera d’or.
Pierre Gamarra
La lune et le soleil
Le moqueur moqué
Un escargot se croyant beau,
Se croyant gros, se moquait d’une coccinelle.
Elle était mince, elle était frêle !
Vraiment, avait-on jamais vu
un insecte aussi menu !
Vint à passer une hirondelle
Qui s’esbaudit du limaçon.
Quel brimborion,
s’écria-t-elle !
C’est le plus maigre du canton !
Vint à passer un caneton.
Cette hirondelle est minuscule,
Voyez sa taille ridicule !
Dit-il sur un ton méprisant.
Or, un faisan
aperçut le canard et secoua la tête :
Quelle est cette si minime bête
Au corps si drôlement bâti !
Un aigle qui planait leur jeta ces paroles :
Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?
Qui se moque du précédent
sera moqué par le suivant.
Celui qui d’un autre se moque
A propos de son bec, à propos de sa coque,
De sa taille ou de son caquet,
Risque à son tour d’être moqué !
Pierre Gamarra
Le Petit Prince, extrait du chapitre 7…
Il y a des millions d’années que les fleurs fabriquent des épines. Il y a des millions d’années que les moutons mangent quand même les fleurs. Et ce n’est pas sérieux de chercher à comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des épines qui ne servent jamais à rien ? Ce n’est pas important la guerre des moutons et des fleurs ? Ce n’est pas plus sérieux et plus important que les additions d’un gros Monsieur rouge ? Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n’existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu’un petit mouton peut anéantir d’un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu’il fait, ce n’est pas important ça?
Antoine de Saint-Exupéry
Le Petit Prince, extrait du chapitre 2…
J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler ‘véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassée dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours,
Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’Océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait :
– S’il vous plaît… dessine-moi un mouton !
Antoine de Saint-Exupéry
Rien n’est plus beau…
Le Soleil et la Lune
Nous apprenons une partie du texte de la chanson de Charles Trenet, dont voici deux versions: une chantée par Charles Trenet lui-même, puis une reprise de Jacques Higelin